Doux Frais : une politique offensive pour l’emploi
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Abattoir de poulets à Sérent, abattoir et atelier de découpe à Pleucadeuc, on avait l’impression que la liquidation de Doux Frais ne concernait directement que ces deux communes, avec même un peu plus d’espoir pour Pleucadeuc, puisque le plan de continuation de Charles Doux y préserve 150 emplois. Mais personne ne parle des 113 salariés de La Vraie-Croix. Et cette injustice me met en colère.
Déplacé de Vannes à La Vraie-Croix, à la fermeture du site Galina, le service administratif et commercial semblait oublié de tous, d’autant que, sur la zone de la Hutte-St-Pierre, on connaît surtout la SOPRAT, les produits élaborés de la marque Père Dodu (400 salariés), qui est reprise dans le plan de continuation de Barclays et Doux.
Ces personnels, qui font de la télévente, de la comptabilité, du marketing, vont se retrouver sur le carreau, si une solution plus globale n’est pas trouvée. Pour certains, ild ont fait trente années dans l’entreprise, ils ont contribué à en faire la richesse, et aujourd’hui, on les jette comme des kleenex.
Il faut mesurer le drame que cela représente pour ces familles, comme pour les salariés des usines Doux à Sérent ou à Pleucadeuc : pour notre bassin d’emploi, cela va faire une perte de 500 emplois directs, sans compter les emplois indirects, chez les transporteurs et autres, et bien sûr, chez les producteurs qui élèvent la volaille et fournissent la matière première.
Les espoirs de retrouver un emploi sont minces, même si les services à la personne en fort développement ont servi d’amortisseurs lors des précédentes vagues de licenciement. La reconversion sera difficile. Mais le plus choquant, c’est quand même l’impression de gâchis : gâchis des compétences et des savoir-faire, gâchis de l’argent public capté par l’industriel (près de 55 millions d’euros de « restitutions », de subventions européennes.)
Notre devoir d’élus, au niveau local comme à la Région, est d’accompagner dans la mesure de nos moyens les salariés qui sont dans l’angoisse du lendemain, mais nous devons aussi travailler avec l’Etat, la Région, avec tous les acteurs du dossier à proposer une politique offensive pour l’emploi : repenser la filière de façon globale. La restructuration de l’industrie de la volaille ne peut pas se réduire au dépeçage du groupe Doux, surtout qu’on devine la voracité des financiers derrière l’offre soutenue par Barclays, ou que l’on peut s’interroger sur les personnes ou groupes qui se cachent réellement derrière certaines offres.
Je suis d’accord avec Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l’agroalimentaire, quand il dit qu’il faut restructurer l’ensemble de la filière : « Au-delà de ça, il y a un enjeu sur l’avenir de la filière. L’Etat accordera son soutien sur la base de projets industriels clairs qui permettent de moderniser et de restructurer l’ensemble de la filière »
Il faut savoir en effet qu’aujourd’hui nous importons 40% des poulets que nous consommons. C’est un enjeu décisif pour notre souveraineté alimentaire. Et dès la rentrée, il faudra prendre des initiatives contre la hausse des céréales, cela devra se faire au niveau européen pour retrouver notre autonomie.
Voir ici le journal de France 3 Vendredi 10 août à 6 min 10
Et une interview plus ancienne sur Ty Télé, à propos de la Nouvelle Alliance agricole
Publié le lundi 13 août 2012, par .