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Cimetière : pour un choix éclairé

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Vous avez reçu avec le bulletin municipal d’octobre la carte qui vous donne le droit - enfin à une seule personne par boîte aux lettres – de donner votre avis sur l’emplacement du futur cimetière. Nous avons de multiples réserves sur la procédure choisie, mais nous n’avons pas d’autre choix. Le document qui a été distribué a été un peu amendé par rapport à la première mouture présentée au conseil du 21 septembre, mais il reste contestable et faussement objectif.

Oui on en a déjà parlé ici (Cimetière une consultation biaisée) et là, dans le compte-rendu du conseil du 21 septembre. Mais il est sans doute nécessaire d’y revenir pour mieux éclairer votre choix.

D’autres questions à se poser

Le choix que vous allez exprimer ne concerne pas seulement l’emplacement du futur cimetière, sur la distance ou sur le coût, il engagera la commune sur le long terme. Pensez que le cimetière St-Michel remonte au XIXème siècle : avant les défunts sont enterrés autour de l’église ! Alors posons-nous de bonnes questions !

Une consultation … exotique

La question posée est juste simpliste : un débat comme celui-là ne devrait pas se traiter à pile ou face et surtout pas se jouer sur l’émotionnel. Mais c’est le mode qu’a choisi Mme la maire. A partir de là, on tombe dans à peu près n’importe quoi : un « corps électoral » sans aucun fondement juridique, aucune garantie de sincérité du scrutin, aucun contrôle possible. Quel que soit le résultat, il n’aura aucun sens.

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Un votant ?

Qui est consulté ? Une voix par « ménage », une voix par boîte aux lettres

Le corps électoral est constitué des 4100 boîtes aux lettres où sont déposés chaque mois les bulletins municipaux ! 4100 boîtes aux lettres, mais il y a plus de 5800 électeurs, sur le listes électorales officielles de notre commune. Dans, sans tenir compte des boîtes aux lettres professionnelles, cela fait au mieux une voix par maison. La voix prépondérante du chef de famille... Une autre époque.

Bon, le choix est fait, la carte réponse T est mise à la Poste... Elle est arrivée en mairie. Parmi les premières... ou les dernières... Que se passe-t-il entre cette arrivée et le « dépouillement » ? Le mot dépouillement est complètement inapproprié : car où est le secret du vote ? Comment contrôler la sincérité des opérations ? On veut bien faire crédit de l’honnêteté de tous... mais...

Les vivants et les morts

Il aurait fallu un débat rationnel. Mme Martin, sans surprise, a choisi le registre émotionnel. Il est vrai que notre relation avec nos défunts est forcément chargée d’émotions. Faut-il rappeler que le Père René Mulot, dont la tombe est devant la chapelle St-Michel, est mort en travaillant au transfert du cimetière qui entourait l’église : les paroissiens à l’époque refusaient que le cimetière soit hors de la ville car, à l’époque, St-Michel, c’était hors de la ville ! St-Michel était « déconnecté de la vie urbaine ».

Il suffit pour s’en persuader de consulter le cadastre napoléonien en accès libre ici

L’image ci-dessous est tirée de cette page.

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Le coeur de ville dans le cadastre napoléonien

St-Michel, déconnecté de la vie urbaine. Comme, paraît-il, le site du Grand Célac aujourd’hui. Et si c’était normal de marquer la rupture entre la vie urbaine et le silence méditatif de la campagne ? Est-ce moins respecter les morts que de mettre le cimetière dans un environnement champêtre, calme et propre au recueillement ?
Au contraire, le terrain de Kerojonc est en effet intégré à la ville : les habitants de ce futur quartier à deux pas du centre pourront se rendre à pied dans les commerces, les établissements scolaires, etc. : tout ce qui fait la vie de la cité. Ce sont les terrains constructibles les plus proches de la ville.

Une « information » contestable, faussement objective

Regardons de près le document distribué, présenté - légèrement amendé - au comité cimetière... qui n’existait pas, selon Mme Martin. Présenté, et non pas validé !

La comparaison des distances ? Une comparaison qui ne sert à rien Nous avons fait remarquer que les trajets étaient calculés à partir de l’église, alors qu’il y a de plus en plus d’obsèques civiles. Maintenant on met le point de départ au centre-ville. Mais quelle est la réalité ? Quel est le point de départ des convois mortuaires ? Des deux salons funéraires, l’un est rue du Calvaire, l’autre se trouve avenue de Bel-Air !

Et, pour ceux qui vont sur les tombes en dehors du jour des obsèques... quel est leur point de départ ? Doivent-ils passer au pied de l’église ou devant la mairie en partant de Lesnoyal ou de St-jean ?

La comparaison des coûts Malgré les quelques éléments modifiés par rapport au premier document, le même miracle se reproduit : les calculs aboutissent à des coûts très proches dans les deux cas ! Mais l’ensemble reste faux !

Les dépenses déjà faites pour le Grand Célac ont été intégrées dans le coût. Mais, justement, elles sont déjà faites, il n’y a plus à les intégrer dans les coûts à prévoir ! Ce à quoi elles correspondaient (études paysagères, schéma global d’aménagement) a été rajouté dans les dépenses à faire pour Kerojonc , c’est juste, ces « études complémentaires » seront nécessaires... Mais si on choisit Kerojonc, on jette à la poubelle les 112 000 euros déjà payés pour le Grand Célac. Le bon calcul serait donc de retirer cette somme du projet Grand Célac... et de l’ajouter au projet Kerojonc ! Moins 112 000 euros du côté Grand Célac, plus 112 000 pour Kerojonc : une différence de 224 000 euros, en faveur du Grand Célac. Voilà la réalité.

Nous l’avions dit, les « autres travaux à prévoir » sont surévalués pour le Grand Célac et minorés pour Kerojonc. Les cheminements sécurisés vers le Grand Célac se fondent sur une estimation maximaliste, sans recherche de solutions plus simples et moins onéreuses. De plus, la réflexion devrait conduire à partager les coûts avec la sécurisation des accès vers les lotissements des collines de Célac, vers les villages de Chez-Boissel et Saint-Doué. Du côté de Kerojonc, on choisit la solution minimale, (5000€ !) avec un giratoire sous-évalué.

Pour les acquisitions foncières, on peut faire le même commentaire. Malgré la référence à une estimation de FranceDomaine, nous persistons à dire que les acquisitions encore nécessaires pour le Grand Célac sont largement au-dessus du prix raisonnable : à supposer qu’il reste 5,8 ha à acquérir (très contestable), on ne peut imaginer que cela puisse atteindre 64 000 euros, soit plus de 10 000 euros l’hectare, surtout qu’une partie de ces espaces ne sont que des terres en pente inexploitables et couvertes de bois médiocres.

Et personne n’évoque les recettes futures... La question mérite d’être posée. On sait que la recette moyenne des concessions cimetière est de 10K € par an... Mais quelles seront les conséquences si la commune se prive des terrains urbanisables de Kerojonc ? Les coûts d’acquisition et d’aménagement seraient couverts par la vente des terrains prêts à construire... mais la commune bénéficierait en plus des Taxes d’aménagement (2500 euros par logement en moyenne basse) et ensuite du produit annuel des impôts locaux...

Evidemment, si on avait enchaîné sur le projet initial au Grand Célac, il n’aurait pas été nécessaire de faire une extension coûteuse en ville : des terrains dédiés à l’habitat payés au prix fort, plus les frais d’enquête, plus les travaux. Au total : une dépense inutile d’environ 170 000 euros. Est-ce une bonne gestion des deniers publics ?

Publié le lundi 23 octobre 2017, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Il faudrait arrêter de contester sans cesse ce que font ou ont fait les autres....il y a du bon et de bonnes idées partout. A quand la fin des clans parmi les habitants de Questembert....!
    Questembert ne pourrait avancer avec les idées de ses habitants ....? Ceux-ci ne verraient pas la vie urbaine progresser ou en seraient contre.....? Même les ruraux s’en rapprochent.
    Il est plus que temps de ralentir les constructions aux alentours des hameaux et de garder le terrain de Kerojonc pour y construire des maisons afin de donner de « l’allure » à notre Ville éparpillée.....!
    Il faudrait sortir un peu et regarder autour de soi....pour voir que certaines communes n’ayant plus de terrain pour agrandir leurs cimetières passent des conventions avec d’autres souvent éloignées de plusieurs kms ....sans qu’il y ait de manifestations de rues des citoyens. Les coutumes évoluent et le mode de sépulture change enfin dans les cimetières communaux.

    Voir en ligne : Le Glaunec

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    • Oui, on en a tous assez des querelles stériles, des entreprises de démolition. Pour ma part, j’ai tenté de me tenir loin de cet état d’esprit. Maire, je n’attendais pas le soutien de béni-oui-oui. Opposant aujourd’hui, je refuse aussi bien le dénigrement systématique que la démagogie. S’opposer impose une éthique, une morale. J’ai déjà évoqué ça dans un édito.

      La question du cimetière nous invite justement à penser l’avenir ! Comme la construction d’une nouvelle école, ou la préparation du PLU intercommunal. La démarche du PLU nous invite à conforter le centre-ville, à éviter l’éparpillement, le mitage.

      Quant à imaginer des cimetières intercommunaux... Pour moi, ce serait une bonne idée... mais, déjà quand on voit la difficulté à construire un projet global pour la communauté...

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  • Les Questembert sont donc invités à choisir leur futur cimetière en comparant les coûts de deux propositions. Rien sur une réflexion préalable qui pourrait guider les choix. Étonnant !
    Et pourtant...
    Quel cimetière, aujourd’hui, pour répondre concrètement aux besoins et attentes ?

    Quel cimetière pour que, dans un monde qui change, les enfants de demain ne se coupent pas du souvenir des disparus ? On ne voit guère d’enfants dans les cimetières actuels. Un cimetière paysager, voisin d’un bois avec ses sentiers, pourrait être un lieu idéal : les familles continuant la promenade vers le lieu du souvenir .

    Et puis, quel cimetière laisserons-nous aux Questembertois qui auront à gérer cela dans 20 ans, 50 ans et plus ?

    Que fera-t-on des tombes, délaissées en une ou deux générations, parce que les descendants ne sont plus là ? Des exemples : il y en a à foison dans le cimetière actuel, les élus doivent être les premiers à le savoir, et dans la plupart des communes, la gestion des cimetières s’annonce complexe et coûteuse . Quand ce n’est pas quasi insoluble , dans la mesure où les tombes anciennes sont des propriétés privées datant parfois du XIXème siècle : le droit ne permet pas d’en disposer comme cela.

    Alors pourquoi continuer de la même façon ? Bien sûr, aujourd’hui, les concessions ne sont que de 15 ou 30 ans. Mais que faire des tonnes de granit des monuments, dans 30 ans, 50 ans ? Qui paiera le prix de la réparation ou de la destruction ?

    Qui est allé voir des cimetières nouveaux pour nourrir une vraie réflexion ? Et proposer aux habitants de nouvelles façons d’envisager les sépultures ??? De nouvelles façons d’entretenir les souvenirs ? Tout en laissant le choix bien sûr aux familles.

    Dans tous les domaines commerce, agriculture, urbanisme, santé , écoles, pompiers, traitement des déchets etc avant de lancer un projet, les gens les plus « avancés » allaient se renseigner, allaient visiter diverses réalisations, puis élaboraient leur projet en fonction des évolutions perçues, sans craindre de passer pour les « fous ». Ils étaient pourtant la cible des commères de toutes sortes, mais le plus souvent, l’avenir leur donnait raison : ceux qui avaient anticipé les choses étaient vus cette fois comme des sages, et servaient de modèles ensuite.

    Ne pourrions nous pas faire pareil à Questembert ?

    Et puis il y a les jeunes parents d’aujourd’hui, qui privilégient un espace proche du centre ville, des écoles, des équipements . En effet, la génération précédente a dépensé un temps et une énergie folle à faire le « taxi » pour conduire les enfants à l’école, faire du sport, de la musique etc .. Mais ce temps est dépassé : aujourd’hui, les jeunes parents souhaitent au contraire que leurs enfants puissent être plus autonomes, aller rapidement seuls au collège, au lycée, faire du sport etc ; ils veulent limiter ces va-et-vient incessants en voiture ...et que les enfants puissent marcher, faire du vélo..

    L’ abandon du projet de cimetière à Kerojonc laisserait disponible un espace constructible précieux.

    Le choix d’un cimetière paysager permettrait de nous faire avancer tous dans notre réflexion sur le souvenir, et chercher des solutions moins lourdes à gérer dans 20/30 ans.

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  • Je suis toujours très réservé quand à l’utilisation du référundum ...
    En effet le Maire et ses conseillers n’ont-ils pas été élus pour prendre des décisions en lieu et place de leurs administrés ?
    Oui pour mettre en place des comités consultatifs et des réunions de quartier pour prendre « le pouls » mais la décision doit en revenir au Conseil Municipal.
    Le référundum, comme on dit au rugby sert à botter en touche !
    Mais ce n’est que mon avis personnel !
    Et pour conclure, oui aux nouveaux types de cimetières parcs où l’on peut se promener.

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  • Je résume pour voir si j’ai bien tout compris.
    Les élus demandent un avis à la population sur la base d’éléments techniques et financiers tronqués et par le biais d’une consultation dont la méthode est contestée ET contestable.
    Un dépouillement est fait avec quel contrôle ? On peut légitimement se poser cette question vu le nombres de bulletins dans la nature...
    Et paf le résultat est favorable au projet voulu par les élus.
    C’est vraiment se foutre de la gueule des citoyens... tout en dépensant de l’argent public.
    Pourquoi donc avoir consulté les habitants ?

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