TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?
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Lors de ses vœux, le Président de la République a ressorti de sa boîte la TVA sociale » devenue TVA anti-délocalisation. Dernière les messages distillés par les membres du Gouvernement, au prix parfois de reniements spectaculaires (Xavier Bertrand, …), il y a une certaine logique mais, n’est-ce-pas comme l’affirme le très libéral Alain Madelin, une (très) fausse bonne solution ? Ou cette annonce ne masque-t-elle pas un plan d’austérité qui ne veut pas dire son nom ?
Voir en ligne : Alain Madelin : la TVA sociale est une manipulation fiscale
Les charges sociales
Le débat du transfert des charges sociales, qui ne sont que des salaires différés, a connu de multiples propositions dont la plus aboutie est la CSG. Sa création sous le Gouvernement Rocard avait pour objectif d’élargir l’assiette en faisant cotiser les revenus du capital. Des transferts supplémentaires ont été pratiqués par Juppé, puis plus massivement sous Jospin les salariés gagnant ainsi 1 point par rapport aux cotisations sociales. La proposition de disposer d’une assiette plus large, frappant tous les revenus, n’est donc pas nouvelle, elle peut être légitime si sous couvert d’alléger les charges sociales on n’aggrave pas la perte de pouvoir d’achat, déjà bien mise à mal, des Français....
Le transfert vers l’impôt des coûts sociaux existe déjà sous forme de taxes diverses sur l’alcool (mais la collecte est elle reversée à la Sécu ?) idem pour le tabac ; dernièrement le Gouvernement avait vendu la taxe sur les sodas dans le cadre de la lutte contre l’obésité … Actuellement de nombreuses entreprises bénéficient d’allègements de cotisations sociales qui sont compensés (théoriquement) par nos impôts.
L’exemple allemand : pour comparer avec intelligence, il faut des choses comparables
Le gouvernement et le MEDEF citent souvent le modèle allemand, (à défaut de pouvoir citer le modèle chinois, mais peut-être est-ce l’ultime étape ?) mais, en Allemagne, comme dans de nombreux pays européens, le taux de TVA « normal » est inférieur au taux pratiqué en France (19,6%). D’autre part, des pays, tel le Danemark dont le taux de prélèvement est aussi important qu’en France, n’ont rien à envier aux performances exportatrices de l’Allemagne. En réalité ces dissimilitudes sont dues à des choix stratégiques, à des spécialisations de l’industrie, aux programmes de formation. Ainsi dans l’automobile le temps de travail et les salaires sont sensiblement identiques des deux cotés du Rhin or BMW exporte alors que Peugeot régresse à l’exportation.
Le MEDEF attribue le manque de compétitivité des entreprises françaises à l’excès de charges sociales. En réalité pour certaines il s’agit avant tout d’un manque d’investissement, de dynamisme, pour d’autres d’un problème de taille et de développement et là, les banques sont directement responsables.
La TVA sociale : un leurre auquel la Droite attribue beaucoup de vertus
La TVA sociale, telle que veut-nous la vendre le Gouvernement, séduit parce qu’elle donne la sensation de « faire payer » par les produits importés notre couverture sociale et de mettre une barrière douanière à ces mêmes produits. D’où la nouvelle appellation de taxe anti-délocalisation ; l’emballage change mais le contenu et les conséquences restent les mêmes.
Elle semble établir une certaine équité, concernant les charges sociales, entre les produits fabriqués en France et ceux fabriqués dans des pays à faibles prélèvements sociaux.
Certes, le raisonnement semble imparable : une partie du coût d’un produit est dû aux salaires donc aux charges assises dessus. Mais dès que l’on gratte un peu, on commence à déchanter. En effet de nombreux produits importés sont à faible valeur ajoutée ; baisser les cotisations pour ce type de produit ne semble pas être une perspective exaltante pour un pays moderne et sophistiqué.
Il y a certes le domaine des produits « blancs ou bruns », que nos dirigeants ont laissé partir parfois pour une bouchée de pain. N’est-ce pas Alain Juppé, le « meilleur d’entre nous » qui voulait vendre Thomson pour 1 franc ? Dans l’immédiat, n’est il pas chimérique d’imaginer qu’une augmentation de quelques points de TVA sur les « Smartphones » et autres écrans plats fera renoncer les Français ? Non ils feront des choix et pas forcément au détriment des produits importés.
L’augmentation d’une TVA « protectionniste » n’a de sens que précédée de la mise en place de secteur économiques capables de réduire la dépendance de l’Europe sur le plan industriel.
Une étude plus poussée montrerait que hors services et industries employant beaucoup de main d’œuvre, le % réel des charges est relatif dans le calcul des prix de revient – ne serait ce que par rapport aux frais financiers - et qu’il est pour le moins illusoire de vouloir concurrencer les importations venant des pays émergents par une taxe qui touchera aussi les produits « made in France ». Il faut relativiser, de la même façon, les espoirs de gains de compétitivité à l’export et d’un point de vue économique, une telle augmentation aura des conséquences difficiles à appréhender … sauf sur le porte monnaie des Français.
Les pays émergents si friands de nos TGV et centrales nucléaires ne vont-ils pas se tourner vers des fournisseurs moins exigeants ?
La Chine ne va-t-elle pas jouer avec sa monnaie ?
Les effets sur les revenus des Français ne seront pas indolores
« Augmenter la TVA, c’est forcément du pouvoir d’achat en moins » déclarait en 2007, Xavier Bertrand l’actuel Ministre du Travail et de la santé, ajoutant « qu’une hausse de la TVA pour tous les Français n’était certainement pas la solution pour abaisser le coût du travail » et notre dangereux gauchiste de conclure qu’il faudrait plutôt « taxer davantage les revenus du capital ».
Certes notre Gouvernement nous a souvent montré que la vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui, mais il faut reconnaitre qu’il y avait beaucoup de bon sens dans le propos du Ministre.
Ce matin, Madame Pécresse déclarait que le gain (1/4 des charges sociales) serait perceptible sur la feuille de paie dés le mois d’avril, laissant les mauvaises surprises après les élections. Outre qu’un coup politique ne peut tenir lieu de politique économique, Madame Pécresse n’a pas fait mention des fonctionnaires, des retraités ni des personnes vivant des minimums et d’allocations. Pour eux, l’augmentation de la TVA aura des effets dévastateurs sur le pouvoir d’achat et le niveau de consommation.
Les produits discounts venant précisément de l’étranger vont augmenter ce sont donc les plus faibles les plus précaires des Français ainsi que ceux qui ne peuvent épargner qui vont souffrir le plus.
Quoi qu’en dise Madame Pécresse, la baisse des cotisations sociales ne veut pas dire hausse automatique du salaire net. Le but étant de faire baisser le coût du travail, s’il y a gain pour le salarié, il n’y aura pas de baisse du cout du travail. « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! »
Les prix augmenteront plus vite et ce n’est qu’en suite que les salaires pourraient suivre, peut-être après des conflits, et déclencher ainsi des boucles hyper inflationnistes prix-salaires.
De nombreux biens importés n’ont pas de concurrents français. Les consommateurs achèteront toujours le même nombre de ces biens plus chers en valeur ; ils arbitreront parmi leurs dépenses en sacrifiant des biens et services français, ce qui enfoncera l’activité, donc l’emploi. Le calcul du basculement vers des produits locaux est simpliste et n’a jamais prouvé son efficacité, ni son fondement
- D’une part, de façon astucieuse, pour ne pas dire politicienne, le Président a focalisé son discours sur la taxation des importations. « Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main-d’œuvre à bon marché ». Cependant ce sont tous les biens et services consommés en France qui seront touchés.
- D’autre part, il a annoncé qu’il n’y aura plus de plan d’austérité … mais ajouter 3 ou 4 points de TVA n’est pas un nouveau plan de rigueur ? En réalité cette mystification n’a pour but que de renflouer d’une façon rapide les caisses vides de l’Etat et à rassurer les financiers internationaux par un nouvel impôt caché qui aura un contrecoup ravageur sur les bas revenus.
- Enfin, cette nouvelle ponction fiscale ne fera qu’accélérer la récession et la paupérisation de la société française et en particulier nombre de retraités.
Publié le dimanche 8 janvier 2012, par .
Messages
1. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 8 janvier 2012, 20:54, par Catherine
Il y a mieux que Xavier Bertrand : Valerie Pecresse, 18 novembre 2011, c’est hier
« …pour être viable, la taxe sur les transactions financières doit être mise en œuvre au moins à l’échelle européenne et même, de préférence, au niveau mondial, faute de quoi elle sera nécessairement contournée »
Il paraît qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ... parfois j’ai des doutes
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1. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 9 janvier 2012, 13:03, par Georges
Les cons ça ose tout disait Audiard, à l’évidence il n’y a pas que les hommes !
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2. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 9 janvier 2012, 12:47, par Robert
Petit rappel : Les cotisations patronales et salariales font partie du salaire. Il s’agit d’un salaire mutualisé, destiné principalement au financement des assurances retraite, chômage et maladie.L’ensemble de ces cotisations sont reversées, par le truchement des caisses compétentes, aux salariés ou ex-salariés privés d’emploi, retraités,malades, .... Toute cotisation est reversée en prestation.
La réforme proposée par le MEDEF et le Président consiste donc à prendre les Français pour des c....
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3. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 9 janvier 2012, 12:55, par Georges
La logique est claire : face à une société dépolitisée et qui a peur, le MEDEF, par l’intermédiaire de son serviteur zélé, se permet la grossièreté de faire miroiter une hausse très hypothétique du salaire net en contrepartie d’une baisse des cotisations salariales.
Et qui paiera pour compenser les déficits de la sécu et des retraites ?
Les salariés, les chômeurs, les artisans, les petits entrepreneurs, bref nous !
Et qui récolera les fruits de ce nouvel impôt ?
Les actionnaires, les profiteurs, les amis du CAC 40, bref les autres !.
On nous endort !
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4. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 9 janvier 2012, 13:10, par Catherine
Il en est de même des cotisations sociales que des 35 heures ce sont des boucs émissaires (trop) faciles.
Certains membres ultra libéraux de l’UMP rêvent d’abolir la sécurité sociale pour la satisfaction du privé , c’est en cours ! Ils rêvent non pas de supprimer les 35 heures mais d’en finir avec la durée légale du travail, là aussi c’est en cours ! Puis après ce sera le salaire minimum qui sera remis en cause et cela jusqu’à destruction totale des acquis sociaux.
Quoi qu’il en soit, ceux qui travaillent produisent aujourd’hui en trente cinq heures ce qu’ils produisaient autrefois en quarante heures, car aucune entreprise n’a perdu de compétitivité et les quantité produites n’ont pas été diminuées ou abaissées par cette réduction du temps de travail.
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5. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 10 janvier 2012, 04:15, par Simone
Dans « TVA sociale », il y a surtout TVA ... en augmentation !
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1. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 10 janvier 2012, 13:48, par Désabusé
Si vous pensez que la hausse de la TVA ne fait pas monter les prix, allez voir ce qui vient de se passer en Angleterre...
Le risque majeur est que la TVA-sarkozy ne soit d’un simple transfert fiscal est qu’on n’en retienne finalement que la hausse de certains impôts, en différant à demain, ou à jamais, les baisses qui devaient les compenser.
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2. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 10 janvier 2012, 15:36, par Vivement mai !
Payée par tous sans prise en compte des revenus, la TVA impacte mécaniquement plus durement les catégories sociales les plus fragiles et accroît ainsi les inégalités.
Mais ça le Président s’en moque, du moment que l’on ne touche pas à ses amis.
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3. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 11 janvier 2012, 10:54, par Conseiller
Et notre Président, c’est quand qu’il supprime les paradis fiscaux ?
Lundi ou mardi ?
ça presse il faudrait y penser.
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6. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 10 janvier 2012, 05:23, par Au feu
Il y a comme quelque chose de la fable du pompier pyromane dans cet étrange comportement et les voltes faces du Président.
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7. Les prix ont flambé en 2011 selon « Familles Rurales », 10 janvier 2012, 16:44, par Consommatrice
Et c’était avant l’application de la TVA-sarkozy.
4,4% , c’est une moyenne !
Ce sont les prix des produits des marques de distributeurs et des 1er prix qui ont le plus augmenté (8,12%).C’est à dire les produits consommés par les plus bas revenus.
Ces produits à faible marge prendront de plein fouet l’augmentation de la tva-sarkozy.
L’UMP a trouvé le moyen d’ajouter de la misère à la pauvreté.
Voir en ligne : http://www.la-croix.com/Actualite/S...
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8. Ça devient du n’importe quoi ! Ils sont fous les UMPistes ?, 11 janvier 2012, 14:34, par Claude Gentil
En effet la taxe sur les transactions financières existe déjà dans le Code des Impôts, il ne reste qu’à publier le décret. Chiche ?
C’est sous le Gouvernement de Lionel Jospin qu’elle a été votée en 2ème lecture, le Sénat de Droite l’ayant retoquée, les Députés UMP ont toujours voté contre comme les Députés européens de DROITE.
L’alternance de 2002 et l’absence de consensus n’a pas permis sa mise en place.
Bref Nicolas Sarkozy invente l’eau chaude ou est atteint de « scorpionite » aiguë (voir définition de F Fillon)
Voir en ligne : http://tempsreel.nouvelobs.com/econ...
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9. TVA antidélocalisation ou 3ème plan de rigueur ?, 13 janvier 2012, 16:45, par Pat Naif
Il va y avoir un festival de feu d’artifice avant les élections, pour tenter le tout pour le tout. Toujours de la com pour tenter de gommer du bilan et de l’image de « valet de Merkel ».
Les conviction sincères, bonne ou mauvaise, ne s’applique pas durant les 100 derniers jours de son mandat, mais durant les 100 premiers.
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