Le Département et nous
Minimaliste dans presque toutes ses politiques
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Nous avons exploré les interventions de la Région dans un récent article. A quelques jours des élections départementales, il est intéressant de jeter un regard sur les politiques du Conseil Général en direction des territoires... et de leurs habitants... Faisant semblant de s’interroger sur l’avenir des départements, le président sortant affirmait dans le Télégramme du 25 janvier : « Le conseil départemental va garder les compétences sociales, la moitié de notre budget, et l’aide aux communes qui est une singularité dans le Morbihan ».
Action sociale, le Morbihan en queue de peloton
Le Morbihan est bien géré ! voilà ce que répètent les élus et les candidats de la « majorité départementale ». Sur le plan strictement comptable, sans doute. Mais si on regarde de plus près, on voit que le Morbihan se situe au 87ème rang pour les dépenses sociales ! Loin derrière les autres départements bretons par exemple. Dans un domaine complexe, la majorité de droite se contente du minimum obligatoire, sans intégrer les expériences d’innovation sociale, sans s’appuyer sur les institutions et associations qui œuvrent dans ce domaine. Ce sont les plus fragiles, les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes dépendantes ou qui ont besoin de soutien en matière d’insertion, qui se trouvent pénalisées. Pourtant, la solidarité est le cœur même des compétences des départements.
Quelle politique territoriale ?
Du côté du Conseil général, on se targue d’aider les communes. Oui, cela s’appelle le TSD (Taux de Solidarité Départementale) et ça fonctionne comme un guichet. Au prétexte que les élus communaux sont maîtres de leurs projets. Malgré tout, suivant l’exemple de l’Etat (préfecture), et même de la Région (horreur !), le département a défini des critères environnementaux pour moduler ses aides.
Cependant, la méthode renvoie plus au saupoudrage et au clientélisme qu’à une politique concertée de partenariat avec les territoires, comme le font beaucoup d’autres départements, même gouvernés par des majorités de droite ! (voir ici)
Jusqu’ici, le Morbihan de M. Goulard a refusé de coordonner son action avec les pays. Il se tient systématiquement à l’écart des concertations proposées par la Région. Et le président s’est opposé jusqu’au bout à la création du Parc Naturel Régional du Golfe.
Et quand il s’agit du développement numérique, il se pose en chef de file, alors qu’il n’est qu’un des acteurs d’un schéma global initié par l’Etat et la Région à travers le syndicat mixte Mégalis.
Les collèges ? De mauvais exemples ! Questembert, Elven et Malansac
Avant les municipales de 2014, la création d’un collège public à Elven, depuis longtemps réclamée, était validée : le site était acquis, les études préalables réalisées, l’équipe de maîtrise d’œuvre retenue après concours... Patatras, tout est remis en cause après le changement de municipalité. Tant pis pour les dépenses déjà réalisées. Nouveau site, nouvelles études, nouveau concours... Au moins une année de retard, des aménagements supplémentaires obligatoires dont une nouvelle salle de sports, sans oublier les conséquences urbanistiques de ce changement de pied.
Pendant ce temps-là, le collège Jean-Loup Chrétien à Questembert, est surchargé : plus de 800 élèves dans un collège prévu pour 600. Il est délabré... Et les 4 millions d’euros prévus pour la rénovation ont été effacés de la programmation budgétaire.
Des toilettes provisoires ont été installées... Et malgré ça, selon de mauvais esprits qui ont fait les calculs, une élève dispose de 15 secondes pour accéder aux toilettes filles pendant la récréation... Drôle de façon d’éduquer nos jeunes à la citoyenneté quand on leur montre si peu de considération.
Cerise sur le gâteau pour la cuisine du collège de Malansac. Jusque là, cet équipement préparait les repas pour les collégiens... et pour les écoliers de Malansac. Rénovation de la cuisine ; bien, mais désormais, plus question de servir les écoliers ! La commune de Malansac va devoir construire une cuisine. Alors qu’aujourd’hui, on parle de mutualisation pour économiser l’argent public ! Et vous avez dit que le Morbihan est bien géré ?
Les routes, la fierté du CG, et pourtant...
S’il est un domaine où le département est bien classé, c’est pour les dépenses de voirie ! Avec, quelquefois, des giratoires surprenants, comme sur la presqu’île de Rhuys ; sans parler de la déviation « absolument nécessaire » de Muzillac. Pendant ce temps, dans la traversée de Bel-Air, à Questembert, il passerait 11000 véhicules/jour ! Et il est conseillé, pour les croyants, d’invoquer St-Christophe avant de traverser la D775 à la Hutte ! Pour les autres, qu’ils s’en remettent à leur bonne étoile. La sécurisation de ces zones de danger est attendue depuis longtemps.
L’aménagement de la route Elven-Questembert-Redon et au-delà mérite au moins une réflexion. Une réflexion qui devait s’engager avec la Région et l’Etat pour la préparation du Contrat de Plan... Mais là encore, le Morbihan refusait d’y participer.
Où est passé mon agenda 21 ?
Bien sûr quelques critères environnementaux sont venus s’ajouter pour les dossiers d’aide départementale. Bien sûr, le département a fait des avancées pour le covoiturage. Mais tout cela est peu de chose par rapport à ce qui était affiché dans l’agenda 21 du département publié sur papier glacé en 2011.
De fait, le département ne s’est pas vraiment engagé dans une politique de développement durable. En témoignent par exemple ses réticences à favoriser les circuits courts dans la restauration scolaire. Et pourtant, le Conseil général dit s’être engagé en déc 2012 dans un « plan climat énergie territorial ».(voir ici ) Qui en a perçu les effets ?
Publié le vendredi 13 mars 2015, par .