Fillon promet la rigueur aux collectivités locales
Un discours passé inaperçu ?
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Si le président de la République fait dans le clinquant, le tonitruant et l’ostentatoire, montrant ses montres et son top-model, le premier ministre Fillon paraît bien terne sinon effacé. Et pourtant, il faut être attentif à ses déclarations, comme à la réalité de son action. Au détour d’une phrase, à Davos, au forum des fortunes du monde, le 24 janvier, il promet aux collectivités locales de réduire fortement les dotations de l’état.
Voir en ligne : Le discrours de Fillon sur le site officiel du gouvernement
Quelques citations en gras et des commentaires en italiques
Si on vous demandait de citer un pays où la dépense publique est insuffisamment rationalisée, vous seriez tentés de répondre « la France ».
Est-ce une dépense publique rationalisée d’accorder des réductions d’impôts à ceux qui ont de beaux revenus alors qu’on pourrait affecter cette ressource au logement social. Le rapport de la fondation Emmaüs sur le mal-logement dit que cet argent aurait permis de financer 300000 logements sociaux supplémentaires.
Si la France d‘hier était peu scrupuleuse sur ce sujet, celle d’aujourd’hui le prend très au sérieux. Notre endettement public n’a cessé de croître depuis 1974.
Il est avéré que le gouvernement Jospin a stabilisé la dette entre 97 et 2002, que la dette s’est considérablement accrue entre 2002 et 2007. C’était même dans Ouest-France. Et ce n’est pas avec le bouclier fiscal, système de cadeaux aux plus fortunés qu’on va prendre la bonne direction.
Nous voulons mettre un terme à cette spirale. Notre objectif est simple : retrouver l’équilibre des finances publiques au terme du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
On n’en prend pas le chemin, en tout cas pas avant les municipales.
Et pour cela, nous avons décidé de geler les dépenses de l’Etat et les concours aux collectivités territoriales.
Et voilà ! les collectivités locales dont le seul endettement possible est lié à des investissements, qui accroissent le patrimoine, vont devoir se serrer la ceinture. Alors qu’il est admis qu’elles fournissent environ 70 % des investissements publics en France.
Publié le samedi 26 janvier 2008, par .
Messages
1. Fillon promet la rigueur aux collectivités locales : Décentralisation et privatisation, 8 février 2008, 08:52, par Guillaume
Depuis 2002, l’Etat ne cesse de se dégager de dépenses – ce qui lui permet de faire triomphalement des réductions d’impôts à certains – en refilant celles ci aux Collectivités qui raclent les fonds de tiroir.
Ainsi certaines routes nationales, et pas des moindre, sont devenues départementales par le bon vouloir de Mr Raffarin. Dans le même temps les autoroutes ont été privatisées à des prix de vente jugés trop bas. A l’époque, des voix se sont élevées, dont celle de François Bayrou, jugeant ces privatisations socialement injustes et économiquement aberrantes. L’Etat a « remis » à vil prix les autoroutes à des opérateurs privés plutôt qu’aux Départements qui auraient pu ainsi financer l’entretient des routes et pourquoi pas, lier le prix au coût sur l’environnement.
Dans son dernier Rapport annuel, la Cour des comptes et son premier président, Philippe Séguin, vont dans ce sens, jugeant le système tarifaire, abusif.
Un rapport assassin, au « vitriol » , estimant que le concessionnaire pratique une tarification « opaque » et « illégitime ». Les sociétés d’autoroute s’en mettent plein les poches sur le dos des automobilistes : « L’équilibre de la concession n’est interprétée qu’à sens unique, en faveur du concessionnaire… » .
Pour la Cour des Comptes, la gestion des routes et autoroutes relève d’une activité de réglementation et d’ une autorité publique : « Le risque d’un déséquilibre en sens contraire, c’est-à-dire de profits excessifs dans l’exercice d’une mission de service publique, n’est pas pris en compte ».
Allez, circulez, et payez !
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1. Fillon promet la rigueur aux collectivités locales : Décentralisation et privatisation, 8 février 2008, 16:33, par Un naïf qui comprend tout
A Guillaume,
Si j’ai tout compris, les investissements autoroutiers ont été financés par l’ensemble des contribuables et les bénéfices vont maintenant aux concessionnaires….
De gouvernements libéraux faut il s’attendre à autre chose qu’ investissements publics et privatisation des bénéfices ?.
Dans un autre style, à la Société Générale, c’est les gains pour les actionnaires, les pertes pour les contribuables . Telle est la logique qui est mise en œuvre par les libéraux !
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2. Et l’environnement !, 11 février 2008, 11:27, par Jean-Louis B
Ces privatisations sont une aberration économique. En effet les sociétés d’autoroute ne sont pas soumises à la concurrence et disposent d’un monopole de fait.
Attachées aux bénéfices de leurs actionnaires, elles ne freineront pas le développement inconsidéré du transport routier au péril de notre avenir malgré tous les Grenelle du monde !
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