Pays de Vannes : parlons du pays !
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Les acteurs du pays de Vannes étaient réunis vendredi 9 novembre pour la présentation de la nouvelle charte élaborée sous l’égide du conseil de développement. Mais qu’est-ce donc que le « pays de Vannes » ? Qui en fait partie ? À quoi cela sert-il ? Multiples questions auxquelles il faut apporter des réponses avant de parler des enjeux de la nouvelle charte.
Voir en ligne : Le site du Pays de Vannes
Le pays de Vannes, un des 21 pays bretons
La réflexion sur les pays comme territoires de coopération et de projet pour le développement local remonte loin dans l’histoire de la Bretagne. La loi proposée par Mme Dominique Voynet en 1999 en a défini le cadre général : le pays est un espace de coopération entre des collectivités territoriales (communautés de communes, communautés d’agglomérations...) qui souhaitent travailler ensemble à leur développement. Chaque pays repose sur une cohésion géographique, économique, sociale ou culturelle, à une échelle pertinente pour mener certains projets. Le pays n’est pas un nouvel élément du millefeuilles territorial : il permet de mettre en cohérence les actions pour le développement économique, la solidarité, les services publics, l’environnement et la qualité de vie. A côté des représentants des Communautés de communes et d’agglomération, la loi a prévu un conseil de développement qui regroupe des représentants de la société civile (chambres consulaires, associations, syndicats, et personnalités qualifiées).
Le pays de Vannes, 60 communes, 200000 habitants
Le pays de Vannes s’est constitué en 2001, et il s’était donné comme cadre d’action une charte élaborée à travers une concertation très large. Aujourd’hui, le pays de Vannes regroupe la communauté d’agglomération Vannes Agglo, et quatre communautés de communes : Arc Sud Bretagne, la CC du Loc’h, la CC de la Presqu’île de Rhuys, la CC du pays de Questembert, soit au total 60 communes et 200 000 habitants. Il est géré par un Conseil d’Administration et une assemblée générale (aucun des membres ne reçoit d’indemnités) ; n’ayant pas de rôle opérationnel, son équipe administrative est très réduite et son financement est assuré à la fois par l’aide de la Région et les contributions des communautés.
Les contrats de pays avec la Région Bretagne
Comme les autres pays de Bretagne, le pays de Vannes a signé avec la Région Bretagne un contrat par lequel la Région Bretagne a apporté son soutien à des projets structurants pour le territoire, comme par exemple la piscine communautaire de Questembert. La Région Bretagne a ainsi versé plus de 10 millions d’euros en appui aux projets validés par le pays. Le pays a également été signataire avec l’Etat des contrats de projets Etat-Région. Il est également le porteur du programme européen Leader pour le développement rural. Enfin, le pays de Vannes servait de cadre à la Maison de l’emploi et organisait le CLIC pour les personnes âgées en partenariat avec le conseil général.
En proposant cette politique des territoires, la Région invitait les élus des Pays à travers les communautés à s’engager ensemble dans une démarche de développement. Le contrat entre la Région Bretagne et le Pays de Vannes (2006-2012, avec l’avenant 2009) est disponible ci-joint au format pdf. Voir ici
Ce contrat arrive à son terme et la Région Bretagne est en phase de réflexion pour définir le cadre des prochains contrats.
Bretagne 2030
Souhaitant s’appuyer sur les attentes et les besoins des Bretons, le conseil régional a mis en ligne deux questionnaires voir ici sous le titre Imaginons la Bretagne de demain. Cependant, la réflexion est engagée au niveau des élus régionaux. Anne Camus, conseillère régionale élue référente du pays de Vannes a dressé à grands traits le cadre des prochains contrats. Le premier objectif sera de redonner du sens à la stratégie de territoire et de sortir d’une relation qui se réduisait à un simple financement d’actions Région/pays. Le second sera en cohérence avec l’agenda 21 de 2ème génération élaboré par la Région : les territoires bretons seront observés sous l’angle du développement durable (Avec la création d’un index du développement durable et de nouveaux indicateurs de référence dont l’Indice de développement humain (IDH) Bretagne et des pays.) Voir l’intervention d’Anne Camus au format pdf
Une nouvelle version de la charte du pays de de Vannes
Presque 12 après son élaboration, la charte du Pays de Vannes méritait une sérieuse mise à jour : le monde a changé et le Pays de Vannes s’est considérablement transformé, en particulier en termes de démographie. Le premier travail conduit par le Conseil de Développement a été justement d’établir un diagnostic précis des évolutions du territoire et de ses besoins.
A partir de ces constats, le conseil de développement a mobilisé des groupes de concertation (élus et acteurs de la société civile) avec l’appui du cabinet Futurouest de Lorient. Quatre thèmes avaient été retenus
- cadre de vie environnement
- démographie logement déplacements
- réseaux équipements structurants
- économie emploi formation.
Grâce à ces quatre ateliers, la démarche prospective a permis de définir des tendances lourdes, avec des atouts et des risques. Et on ne sait pas trop où classer la tendance démographique : l’INSEE annonce 60 000 habitants de plus d’ici 2040 ! Avec un vieillissement plus marqué que la moyenne. Doit-on prendre cette tendance comme un objectif ? Une contrainte ? Ou simplement une impossibilité.
Les autres paramètres sont aussi porteurs d’incertitude : augmentation du coût de l’énergie, allongement de l’espérance de vie (mais en bonne santé ?), contraintes environnementales (celles qui sont écrites dans le Grenelle, mais aussi celles qui vont arriver), changement climatique, nouvelles technologies avec le risque de la fracture numérique, attractivité de la côte Ouest. Sans compter les attitudes politiques locales : le chacun pour soi, la concurrence ou la coopération, etc.
Trois scénarios (+un !)
A partir de cette réflexion prospective, le conseil de développement a dessiné trois scénarios plus ou moins probables
- une agglo sinon rien, tout se fait autour de Vannes et de son agglomération ; de l’avis du conseil de développement, ce scénario « reflète la poursuite des tendances actuelles »
- un pour tous, tous pour un, le pays de Vannes se construit autour de la ville centre mais dans un développement multipolaire et le conseil de développement note que ce scénario « reflète le souhaite de la première charte : un territoire solidaire pour une développement partagé ; une prise de conscience est nécessaire car ce scénario ne peut se réaliser spontanément »
- pays de Vannes-Auray, pôle métropolitain du grand Ouest, ce troisième scénario se fonde sur la carte des évolutions démographiques qui montre comment se construit une nouvelle aire urbaine autour de Vannes et Auray. Il apparaît comme très probable sur le long terme.
- Le groupe avait en plus un quatrième scénario, le plus sombre, heureusement considéré comme très improbable ; les tendances s’orientaient toutes vers des conséquences négatives : trop de populations nouvelles, urbanisation anarchique, congestion urbaine, etc.
Manque de leadership
Les commentaires du conseil de développement sur le scénario 1 (poursuite des tendances actuelles) et sur le scénario 2 (ce qui était donné comme souhaitable en 2001 !) donnent à penser que la charte de 2001 est restée lettre morte. Comme si le pays de Vannes n’avait rien fait, qu’il s’était laissé aller au fil de l’eau. Eh oui, comme le note le Conseil de développement : ce scénario ne peut se réaliser spontanément. C’était vrai en 2001, ce l’est encore en 2012. A moins d’une volonté politique forte, il ne restera de la charte qu’un beau document, et le souvenir d’un travail enthousiaste, mais sans lendemain.
Coopération plutôt que concurrence, et un vrai leadership
Il faut d’abord que les collectivités de base, c’est-à-dire les élus au premier chef, choisissent la coopération plutôt que la concurrence. A entendre certains débats, ce n’est pas gagné. Les petites communes ont peur d’être dévorées par l’ogre de la ville centre, la ville centre craint que sa dynamique ne se dilue dans les individualismes de clocher. Et pourtant, rien ne peut se faire sans que la ville centre , et son agglomération également, assument son leadership. Dès 2001, nous étions plusieurs à demander à l’échelle du pays, un SCOT, une agence de développement pour l’économie, la culture, le social. C’était vrai en 2001, ce l’est encore en 2012. Ne laissons pas passer notre chance.
Publié le dimanche 18 novembre 2012, par .
Messages
1. Pays de Vannes : parlons du pays !, 1er décembre 2012, 16:42, par consommateur pas pigeon
je réponds ici parce que je ne sais pas ou autrement : c’est quoi ce refus du super U ; c’est cher à Questembert, et on en a marre d’aller à Vannes dans la foule et les embouteillages.
les bobos écolos et les commerçants bien installés ont fait ce qu’il fallait pour torpiller le projet et c’est les mêmes qui vont continuer à payer.
vous avez pourtant soutenu le projet, mais vous n’en parlez pas...
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1. Pays de Vannes : parlons du pays !, 2 décembre 2012, 09:21, par Paul Paboeuf
Vous avez raison : ce qui s’est passé là mérite réflexion. Comment la décision s’est-elle prise ? qui a gagné ? qui a perdu ? quelles sont les conséquences pour demain ?
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2. Pays de Vannes : parlons du pays !, 2 décembre 2012, 21:54, par Droug ruz
Lors de la manifestation du lundi 26 novembre, on retrouvait pêle-mêle :
des commerçants, qui veulent bien du libéralisme quand il s’applique à leurs salariés (revendications de leurs organisations patronales : 39 heures travaillées payées 35) mais pas de la concurrence saine et active.
des écolos et autres bobos menés par un grand travailleur qui veut nous faire vivre comme des Mongols et un gérant de S.C.I. qui améliore son patrimoine à coup de subventions publiques.
des salariés des grandes enseignes commerciales trompés par leurs patrons qui leur font croire qu’ils perdront leurs emplois.
des agriculteurs – commerçants, bio ou pas, qui veulent nous faire revenir au début du 20ème siècle tout en souhaitant augmenter leurs parts de marché.
de la droite militaro-policière qui, si elle prenait le pouvoir municipal, transformerait Questembert en camp de rétention avec bergers allemands et caméras aux 4 coins du bourg.
et enfin des anti-Paboeuf hystériques qui manifesteraient pour n’importe quel motif du moment que c’est contre Paul PABOEUF.
Cependant cette manifestation aurait été vaine si le président du Conseil Général (sous l’impulsion de notre Conseiller Général ? ), qui symbolise le mieux, en Morbihan, le mépris, l’arrogance de la droite revancharde, n’avait pas donné l’ordre à son représentant de s’abstenir lors du vote de la C.D.A.C.
Il faut une 3ème enseigne commerciale mais le mieux serait un E.LECLERC avec un espace culturel. Rappel : source « LINEAIRES », prix d’un chariot type, 102 références alimentaires, 1er semestre 2012 : LECLERC 93 €, CARREFOUR hyper 93,60 €, INTERMARCHE 96 €, SUPER U 97,20 € et CARREFOUR Market 99,10 €.
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