Médecine de pauvres, médecine de riches

C’est un nouvel exemple de ce que la droite appelle la réforme et qui est l’application de la loi votée cet été : la convention oblige les assurés à choisir un médecin traitant et met en place un parcours de soin. en fait, le parcours sera très coûteux pour le malade. S’il ne le respecte pas, en plus du paiement forfaitaire d’un Euro par consultation, celui-ci sera moins remboursé par la sécurité sociale et il devra supporter systématiquement un dépassement d’honoraires. Le circuit passant par le médecin traitant sera plus long (les spécialistes n’auront pas de disponibilités pour des rendez-vous au tarif conventionné !), et l’autre sera plus rapide et plus cher si le patient va directement chez le spécialiste.

Un manifeste contre la réforme

« Ce texte, signé sur le dos des patients, des généralistes et des autres professionnels de santé de proximité... instaure une médecine à deux vitesses en légalisant largement les dépassements d’honoraires chez les spécialistes », affirme une pétition lancée par des médecins généralistes. « Le gouvernement s’efforce de culpabiliser les assurés sociaux, les malades en affection de longue durée, les accidentés du travail, à travers des mesures qui instaurent l’inégalité de l’accès aux soins. » La pétition est accessible par internet sur le site manifeste-sante-mg.org.

Ce que ça va vous coûter

Prenons un exemple. La famille M. n’a pas de problèmes de santé particuliers. Mais il faut bien soigner les petits bobos ! Entre le genou de Michel, le père, les analyses de sang de Martine, la mère,les deux visites par an chez le généraliste pour les enfants, la scoliose de l’aînée et les nouvelles lunettes du petit, ça commence à faire beaucoup. Sans compter la hausse de la CSG qui passe à 6,6%, de la mutuelle, ce sont en tout 260 euros par an que les M. vont devoir payer en plus à cause de la réforme ! Avec leurs deux salaires 3000 euros par mois, (ce sont presque des nantis !), ils n’ont plus qu’à faire des heures sup’... ou à ne plus être malades.