Eléments de langage, storytelling, nouvelles techniques de manipulation
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La communication politique s’est enrichie récemment de deux techniques efficaces, si les citoyens n’y prennent pas garde : pour chaque « événement », les services de com’ préparent des éléments de langage ; et pour les séquences plus élaborés, ils se lancent dans le storytelling. Mais il n’y a pas qu’à l’Elysée qu’on met en oeuvre ces techniques de manipulation de l’opinion.
Des éléments de langage qu’on répète en litanie
Sur tous les sujets, la communication de l’Elysée se concrétise par des « éléments de langage » que chaque ministre ou chaque intervenant va reprendre sans varier : les élections régionales ne sont pas une défaite pour le gouvernement ; les retraites c’est d’abord une affaire de démographie ; il n’y aura pas de rigueur. Il est facile de faire l’expérience ; quel que soit le sujet du jour, les mêmes mots seront ressassés jusqu’à plus soif. Des éléments de langage qu’on répète en litanie.
Ceux qui se rappellent avoir lu les aventures de Tintin et Milou, penseront au pauvre capitaine Haddock, pincé par le bec du perroquet, qui craint d’attraper la psittacose... Pour nos ministres, le mal est déjà fait, ils sont atteints de psittacisme.
Mais la réalité est têtue ; vous aurez beau dire, les Français ne vous croient plus : la rigueur est là et elle frappe les plus pauvres en premier, la réforme des retraites va se faire au détriment de ceux qui ont les plus bas revenus, qui ont les métiers les plus pénibles sauf s’ils ont la chance d’être malades.
Si vous écoutez nos opposants à Questembert, vous n’aurez pas de peine à repérer la même technique et à diagnostiquer la même maladie. Contre toute réalité, ils ressassent que la ville est une cité dortoir, qu’il n’y a pas d’emploi, que rien n’est fait à Questembert, que la commune est surendettée, que le maire décide tout seul, etc etc.
Raconter des histoires
L’autre technique de communication très à la mode consiste à raconter de belles histoires. C’est vieux comme le monde, mais comme on appelle ça d’un mot anglais, le storytelling, ça ressemble à une nouveauté. Inutile de rappeler l’histoire de celui qui a marché sur les eaux, ou qui a changé l’eau en vin... Les histoires fabriquées aujourd’hui sont à peine plus croyables : c’est l’épouse du président qui a libéré les infirmières bulgares retenues en Libye, sans qu’aucune rançon soit versée, le président lui-même en 1989 avait pressenti que le mur de Berlin serait abattu, il avait même deviné la date et il s’était précipité pour participer à l’événement comme on l’a vu sur Facebook prenant la pose avec son petit marteau.
Chez nous aussi, il se raconte de belles histoires, une conseillère quitte le conseil parce qu’elle a été choquée de son fonctionnement. D’autres ont pu aussi être choqués quand, ayant voté pour une délibération au CCAS, cette personne a voté contre la même délibération au conseil municipal quelques jours plus tard.. Ou bien encore, le conseiller général qui nous raconte qu’il a rencontré des chefs d’entreprise, qui ont renoncé à venir à Questembert parce que la commune n’avait pas cent hectares de zone d’activité à proposer. C’est là encore une belle histoire, mais nous nous serions contentés de le voir proposer concrètement, sur une commune du canton, n’importe laquelle, une entreprise, même de dix personnes seulement. Au lieu de ça, nous sommes quelques-uns à nous rappeler qu’il s’est opposé à l’installation d’un Leclerc ; il est vrai que ce n’était que pour 70 emplois....
Publié le dimanche 17 octobre 2010, par .
Messages
1. Le meilleur exemple ..., 18 octobre 2010, 09:43, par Guillaume
« TRAVAILLEZ PLUS, POUR GAGNER PLUS »
Un vrai conte de fées à dormir debout et presque 54% des Français y ont cru !
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2. Eléments de langage, storytelling, nouvelles techniques de manipulation, 18 octobre 2010, 13:42, par Catherine
Je viens d’entendre X Bertrand à la radio, son discours s’adresse au coeur plus qu’à la raison, à l’émotion plus qu’à l’opinion. D"ailleurs, le Gouvernement n’est plus que le pouvoir d’ exécution du scénario présidentiel. Sarkozy joue sa présidence comme on joue dans un film.
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3. Eléments de langage, storytelling, nouvelles techniques de manipulation, 19 octobre 2010, 04:05, par Bécassine
J’ai vaguement l’impression de comprendre : on met en scène des mensonges , de fausses histoires entières ( Ex : les armes atomiques cachées de l’Irak ou travailler plus pour gagner plus dans un pays à fort taux de chômage… ).
Mais cela, on l’a toujours fait…c’est vrai que le Président a changé de braqué !
Ce qui est vraiment étonnant, c’est que des citoyens y croit encore .
Fini l’esprit critique ! ! !
Nous entrons dans une phase de déculturation et d’abrutissement des masses par les médias . L’information est partout, presque tyranique, elle se substitue à la réalité. L’information est une image, qui n’a pas besoin d’être vraie ou fausse, puisqu’elle est là essentiellement pour combler un manque existenciel.
Nous sommes passés à la société de l’information spectacle, puis à la société du spectacle
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4. Eléments de langage, storytelling, nouvelles techniques de manipulation, 3 novembre 2010, 13:58, par 1/G
Manipulations de l’image
lire ici l’article SOVIETRUCAGE - Christine Lagarde utilise Photoshop pour faire couleur locale
Une femme d’excellence au service de la France et du 12e“, annonce fièrement la couverture… Jusque-là, rien de que de très évident : ministre de l’économie, Christine Lagarde est aussi membre du conseil du 12e arrondissement de Paris. A l’appui de cette tonitruante déclaration, une belle photo illustre la couverture des Nouvelles du 12e, le fanzine de l’opposition de droite dans l’arrondissement. On y voit Mme Lagarde poser devant les arcades de l’avenue Daumesnil, l’une des principales artères de l’arrondissement. Une élue souriante et dévouée à son mandat local, en somme…
Sauf que le cliché est un vulgaire montage, la suite vaut son pesant de cacahouettes.....
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