Pour les anciens, quelle offre de services ?
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Le conseil communautaire du 9 mai devait voter sur les conventions financières entre l’Espace Autonomie Seniors et la Communauté. Mais la discussion est allée plus loin. Elle mérite d’être complétée par d’autres informations et réflexions.
Au service des personnes âgées : l’espace autonomie seniors
Le conseil devait voter sur les conventions financières entre l’Espace Autonomie Seniors et la Communauté. Les espaces autonomies seniors ont été créés par le département (voir ici) Les communautés sont les relais de proximité pour la politique personnes âgées, et doivent mettre la main à la poche pour participer au financement d’une compétence qui est par la loi attribuée au département ! Cela conduit à des allers et retours comptables entre Questembert Communauté et l’EAS basé à Muzillac, porté par Arc-Sud-Bretagne.
Si au conseil communautaire, le rôle du relais gérontologique local est bien perçu, le montage global ne paraît pas clair. L’EAS de Muzillac a délégué sa responsable, Julie Billois, pour expliquer le fonctionnement et surtout présenter l’offre de services pour les personnes âgées.
L’EAS est un lieu de coordination des services pour les personnes âgées et leurs familles. Pour notre secteur qui s’étend de Muzillac (Arc-Sud-Bretagne) et Questembert Communauté jusqu’à la partie morbihannaise du Pays de Redon et à la Communauté de La Gacilly - un territoire biscornu - la base administrative et le traitement des cas complexes sont à Muzillac avec une antenne au siège de la Communauté (David TOUCHERY Service gérontologie Tel : 02 97 26 61 50) L’avantage de cette organisation est d’assurer la permanence du service en assurant un relais pendant les congés.
Retarder l’entrée en institution
Mme Billois a insisté sur la diversité des réponses apportées en fonction de l’âge et surtout du niveau de dépendances, autour de la notion de « parcours résidentiel ».
Avec pour premier objectif de permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible. Cela commence par l’adaptation du logement à la perte d’agilité : par exemple, en privilégiant les pièces de vie en plain-pied, en remplaçant la baignoire par une douche. Le conseil départemental, depuis plusieurs années, accorde des aides financières pour ces travaux.
Puis vient la nécessité de se faire aider par des auxiliaires de vie, comme celles du SAAD de Questembert, mais d’autres organisations proposent des prestations comparables. Le SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile) répond à d’autres besoins ; lorsque se posent des problèmes de santé, les aides-soignantes dirigées par l’infirmière coordinatrice interviennent en liaison avec les cabinets infirmiers libéraux.
Quand le maintien à domicile n’est plus possible ou souhaité, différentes solutions sont envisageables, des foyers-logements, aux EHPAD ou maisons de retraite médicalisées et autres USLD (Unités de Soins de Longue Durée) rattachées aux hôpitaux en passant par les « domiciles partagés ».
Ces domiciles partagés ont eu un moment la faveur du département ; ils étaient vus comme une réponse en particulier pour les personnes souffrant de maladies de dégénérescence mentale (type Alzheimer). Aujourd’hui, on en perçoit les limites : c’est forcément cher pour les familles, et lorsqu’il y a des chambres non occupées, la part de location doit être assurée par la commune.
(Notons que personne ne semble plus parler à Questembert de la priorité de Mme Martin annoncée dans sa campagne électorale : « un centre d’accueil de jour pour les malades d’Alzheimer et pathologies apparentées ». Et pourtant, la conseillère départementale est présidente de la commission des affaires sociales du conseil départemental. Il est vrai qu’elle a pu découvrir qu’il existait déjà à la maison de retraite de Questembert un PASA (Pôle d’Activités et de Soins Adaptés) et aussi un service spécialisé né de la coopération entre le SSIAD de Questembert et ceux de Muzillac et La Roche-Bernard (SMISA Ssiad Mobile Intercommunal Spécialisé Alzheimer) (voir ici l’article d’Ouest-France)
En tout état de cause, il est nécessaire de préparer l’entrée en institution. Les établissements et les Espaces Autonomie Seniors disposent d’un logiciel unique pour recueillir les demandes d’admission ; on s’y inscrit en précisant l’ordre de préférence : par exemple, en 1 Questembert, en 2 Rochefort-en-Terre.
Des réponses satisfaisantes ?
La présentation de Mme Billois donnait une description de la situation ; mais l’image a été vite brouillée par les témoignages de plusieurs élus : aucune solution proposée en deux ans pour la maman de l’un, par exemple. Plusieurs ont rappelé les listes d’attente et réclamé la création de nouvelles structures d’accueil.
Mme Martin est intervenue pour affirmer qu’il n’y aurait pas de construction de nouvelles maisons de retraite : notre territoire est suffisamment doté ! Si jamais, il y avait des créations, ce serait à l’Ouest du département, où il y a des manques. Et de toute façon, l’ARS (Agence Régionale de Santé) refuserait. Notons que la création des EHPAD est une décision conjointe de l’ARS et... du Département !)
Cette affirmation est démentie par l’expérience du terrain et aussi par cette étude de l’ARS sur l’offre médico-sociale et sanitaire pour personnes âgées : dans notre secteur, territoire de santé n° 4, le taux d’équipement en EHPAD est inférieur au taux régional comme on le voit sur ce document qui reproduit la page 5 de l’étude intitulée
- Page 5 Diag médico-social Territoire 4
L’étude entière est consultable ici
Si notre territoire est mieux doté que l’Ouest du département....
De même le SSIAD de Questembert (35 places + 2 pour personnes handicapées) -totalement financé par l’assurance-maladie avec des moyens affectés par l’ARS – est à saturation. Mais, s’il est « embolisé, c’est qu’on ne mobilise pas toutes les ressources disponibles. » selon Mme Gillois.
Quant au SSAD de Questembert, on sait qu’il est dans le collimateur de l’adjoint aux finances qui veut en réduire le déficit... Mais « le service sera toujours rendu, » dit Mme Martin !
Patrice Le Penhuizic a demandé quelles étaient les projections démographiques à 5 ou 10 ans pour anticiper les futurs besoins, et Monique Danion a demandé qu’on fasse travailler ensemble les différents acteurs pour élaborer localement des réponses diversifiées.
Le financement de l’Espace Autonomie Seniors
On l’a dit, le Conseil Départemental a la compétence dans ce domaine, mais il en fait payer en partie la mise en œuvre par les EPCI, par les communautés. Et la contribution du département pour financer les EAS est strictement démographique : la proportion de seniors dans la population. Pourtant, il y a bien des différences entre les retraités « urbains » des communes littorales et ceux de la campagne profonde, tant au niveau des revenus qu’en terme de santé ou de mobilité. Le président a dit qu’il ferait remonter ces observations...
Publié le vendredi 27 mai 2016, par .